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Un négationniste devant la justice genevoise à cause de ses écrits

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La justice genevoise entend un homme de 55 ans accusé de racisme et d'incitation à la haine dans les articles qu'il publie sur internet.

Le procès d'un homme de 55 ans accusé de discrimination raciale pour avoir publié des articles à caractère antisémite s'est tenu mardi à Genève. Le Ministère public a requis une peine privative de liberté d'au minimum quatre mois pour ce négationniste qui a déjà sévi.

La liberté d'expression s'arrête quand il y a appel à la haine, a relevé le premier procureur Nathalie Magnenat-Fuchs devant le Tribunal de Police. Pour le Ministère public, le prévenu, qui est en détention de sûreté à Champ-Dollon depuis mi-juin, a dépassé les limites de manière réitérée.

"On ne se moque pas impunément de la justice", a lancé Mme Magnenat-Fuchs. Elle a rappelé les différentes plaintes dont il fait l'objet et son manque de volonté de se conformer à des injonctions de justice. La procédure qui a amené mardi l'homme devant le Tribunal de police concerne une cinquantaine d'articles publiés sur son site internet entre janvier 2010 et mai 2013.

Dénoncé par la Cicad (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation) et ses responsables, il a été reconnu coupable de discrimination raciale, calomnie et condamné à quatre mois de prison. Cet habitué des procédures a contesté cette condamnation, raison pour laquelle il s'est retrouvé sur le banc des accusés.

Un antiraciste

Le prévenu se présente comme un journaliste indépendant en quête de vérité. Il alimente son site avec des articles de presse internationaux dont il modifie les titres et auxquels il apporte des commentaires. Tous les écrits incriminés sont rassemblés sous une une rubrique intitulée "lobby juif".

"Dans mon esprit, il n'était jamais question d'attaquer indistinctement tous les juifs", a expliqué le prévenu. Son avocat commis d'office, Me Pierre Bayenet, a tenté de démontrer que son client utilisait le terme "juif" pour désigner les citoyens d'Israël et non pas une confession.

Il a aussi expliqué que l'homme était foncièrement antiraciste. Révolté par la guerre de Gaza et confronté à la politique raciste d'Israël, il en est devenu anti-israélien, a souligné l'avocat. Le défenseur affirme que son client n'est pas un révisionniste, mais que ce dernier constate certaines vacuités face aux arguments des révisionnistes.

Faurisson refusé

Interrogé sur l'inexistence de la Shoah, l'homme se montre explicite: "Il y a une telle masse d'éléments qui contredisent la version officielle", relève-t-il. "Je suis convaincu que les révisionnistes ont raison". Il aurait voulu faire témoigner le révisionniste français Robert Faurisson, une requête écartée par le juge.

Dans ses articles, le prévenu évoque aussi le "shoah business". Ces termes considérés comme "abjectes" par le Ministère public ont scandalisé les plaignants. Leur avocat, Me Daniel Kinzer a appelé à résister, car la dignité de l'être humain est remise en cause. "La liberté d'expression n'est pas absolue", a-t-il insisté.

Fouille à nu

Il a demandé que la culpabilité du prévenu soit reconnue pour tous les chefs d'accusation et sollicité une indemnisation symbolique de un franc pour tort moral. La défense a plaidé l'acquittement et demande une indemnisation de 200 francs pour chaque jour de détention.

L'homme est également accusé d'avoir empêché l'accomplissement d'un acte officiel. Il avait craché sur une magistrate, qui avait ensuite interrompu une audience. Il a expliqué mardi que ce crachat était parti car la magistrate lui avait imposé une fouille à nu en cachot. Cette humiliation l'a poussé à bout. Le verdict tombera mercredi matin.


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