Aucune plainte pour nuisances n'a été déposée à la commune.
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Globalement, la manifestation de la Fédération vaudoise des Jeunesses campagnardes (FVJC) est perçue par les habitants de Colombier, de façon plutôt positive ou tout au moins avec une certaine tolérance. Pas de plainte non plus auprès des communes environnantes, comme Vullierens, Cottens ou Clarmont, alors même que la musique est, par moments, entendues dans ces deux derniers villages. Et lorsque certains citoyens mentionnent des nuisances sonores, ils prennent les choses avec une relative philosophie. Certains disent même que Colombier était trop tranquille pendant l'été!
Musique tolérée
Les nuisances sonores, dues essentiellement à la musique, sont indéniables pour les habitants de Colombier, mais ils ne s'en plaignent pas vraiment. Depuis longtemps, ils savaient que cette fête aurait lieu et certains se sont organisés en conséquence, soit en dormant dans une autre chambre, soit en prenant des vacances à ce moment-là.
Pour ceux qui sont restés, les échos de la fête sont perçus fort différemment selon le lieu où ils vivent et leur sensibilité au bruit, voire selon la présence ou non du vent. Au centre du village par exemple, des habitations paraissent moins exposées, comme celle d'André Gavillet, ancien municipal de Colombier, protégée, semble-t-il, par d'autres bâtisses. En tout cas, celui-ci dit ne pas être gêné par le bruit et pouvoir dormir sur ses deux oreilles.
Même les personnes qui n'aiment pas ce genre de manifestation et voyaient d'un mauvais oeil l'organisation de la Cantonale à Colombier, ont admis que les nuisances sonores n'étaient pas aussi problématiques que ce qu'elles avaient appréhendé. C'est le cas de Beat Haldemann, père de trois jeunes de 13, 15 et 17 ans qui ne sont pas intéressés par ce rassemblement. "On entend la musique toute la nuit, mais c'est moins fort que ce que je craignais. Je vivrais tout de même mieux sans." Il s'est d'ailleurs arrangé pour partir une semaine en vacances.
Il n'est pas le seul à avoir cherché à s'éloigner du village durant la fête. Daniel Moret, l'un des surveillants à la déchetterie de Colombier, avait prévu d'aller dormir ailleurs en attendant que le calme revienne, mais un contretemps l'a empêché d'en bénéficier, tout au moins durant les premiers jours. Habitant plutôt dans le bas de la localité, il est gêné par le bruit la nuit, mais il prend les choses avec humour et philosophie: "Le point positif, c'est que j'avance bien dans tous les livres que j'ai à lire!"
Outre le problème de décibel, le trafic légèrement en hausse au coeur du village a été mentionné une ou deux fois, mais sans que cela soit conçu comme un problème. Le nombre de déchets légèrement en hausse a été évoqué marginalement. "Moi, ce que je crains le plus, c'est l'après-Cantonale", a tenu à relever finalement Beat Haldemann qui se demande comment sera réaménagé le site de la manifestation, comment seront démontés les baraquements et ce qui en restera.
Des habitants bénévoles
La plupart des personnes que nous avons interrogées se sont d'ailleurs proposées comme bénévoles pour une ou plusieurs soirées, qu'elles aient la vingtaine ou la septantaine, qu'elles soient fans de giron de Jeunesse ou non. "Je me suis inscrit à la cuisine , confie André Gavillet, 68 ans. C'est mon violon d'Ingre!" Il en va de même de Vincent Lecoultre, 20 ans, qui a prévu d'être présent tous les jours à son retour de vacances et de s'inscrire en tant que bénévole. Ou encore d'Eric Frautschi, habitant dans les hauts et ne subissant que partiellement les échos de la fête. Daniel Moret, enfin, sans être particulièrement adepte de grand rassemblement, a accepté d'être chauffeur bénévole en cas de pluie et de s'occuper du bar un soir.
Ce qu'il y a de sûr, c'est que de nombreux habitants de Colombier, s'ils ne sont pas encore allés à la fête, s'y rendront au moins une fois ou l'autre, ne serait-ce que par curiosité.
Un bel engagement
En revanche, il ressort une véritable admiration pour le travail des jeunes organisateurs. "Je les ai vus se rencontrer et travailler semaine après semaine. Ils avaient leur bureau juste en face de chez moi. Je suis admiratif!" s'exclame Max Robert qui n'est pourtant pas un adepte de telles manifestations. "Je trouve bien que des jeunes s'investissent. Certains n'ont pas l'habitude et c'est lourd de tout organiser" , avance pour sa part Daniel Moret. "Je suis bluffé par le travail accompli!" renchérit Eric Frautschi qui estime d'ailleurs que la Cantonale aura des répercussions positives pour la région.