Depuis toute petite, les tracteurs, c'est sa vie. A 20 ans, Cindy Bally vient d'obtenir son CFC d'agricultrice. Un rêve. " J'ai passé toute mon enfance dans la ferme de mon oncle. Je me suis toujours dit que je voulais en faire mon métier ", explique-t-elle. Ce qui lui plaît? " Les vaches ", répond-elle du tac au tac. Cette habitante de La Rippe a d'ailleurs raflé le Prix des syndicats d'élevage bovin à ses collègues masculins. " Au départ nous étions deux filles. La première a laissé tomber au bout d'une année alors je me suis retrouvée toute seule ", précise-t-elle.
Un métier exigeant
Mais il en faut plus pour décourager cette passionnée. " J'ai eu droit à quelques taquineries mais la plupart des hommes me respectent et me chouchoutent un peu aussi ", rigole-t-elle. Il faut dire que le métier exige une certaine force physique, qui manque parfois à la jeune femme. " Ce n'est pas toujours facile de soulever des choses très lourdes. Heureusement, je peux compter sur l'aide de mes collègues ", confie-t-elle. Pas besoin de mâle, en revanche, pour manier le tracteur de six tonnes, qu'elle extraie du hangar avec une facilité déconcertante.
L'agricultrice a fait ses premières armes dans l'exploitation familiale: 100 hectares, 80 vaches laitières et diverses cultures céréalières. " Mon cousin m'a beaucoup appris. Il était très content de savoir que je voulais me lancer là-dedans ", raconte-t-elle. Même enthousiasme du côté de ses parents, un père serrurier et une mère commerçante, avec toutefois quelques réserves. " Ils m'ont encouragée à faire un premier CFC en horticulture pour pouvoir me retourner au cas où. Je n'ai pas de domaine à reprendre et il est de plus en plus difficile de s'installer. "
Confiance en l'avenir
Ce n'est une surprise pour personne: le secteur agricole vit une période de crise. Qu'importe! Si Cindy Bally a fait le choix de la vie rurale, c'est bien parce qu'elle a foi en l'avenir. " C'est vrai que ce n'est pas évident à l'heure actuelle. Mais les jeunes sont justement là pour innover et trouver des solutions aux problématiques actuelles , défend la jeune femme, qui prévoit déjà d'intégrer le centre de recherches de Changins. J'envisage également de partir au Canada découvrir d'autres manières de travailler. " La Rippérane n'exclut d'ailleurs pas de s'expatrier au pays des caribous si l'herbe y est plus verte. " J'aimerais bien récupérer une exploitation. Je ne me vois pas ouvrière agricole toute ma vie ", confie-t-elle
En attendant, la jeune diplômée partage son temps entre ses petits boulots, de "dépannage agricole" comme elle les appelle, et ses deux veaux, laissés au pâturage. Pas de Paléo donc cette année, les horaires des bovins ne sont pas compatibles avec ceux des noctambules. CLEMENTINE PRODOLLIET