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L'Apple Watch pourrait menacer les montres suisses à bas prix

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Au lendemain de la présentation de la montre connectée du géant à la pomme, le secteur l'analyse comme une concurrence à surveiller.

Les horlogers suisses étaient-ils pile à l'heure mardi soir pour lorgner, d'un oeil au moins, la présentation de l'Apple Watch? La société californienne a dévoilé mardi soir sa montre connectée (notre édition d'hier). Précision utile: elle nécessite un iPhone, génération 5 ou 6, pour fonctionner.

"C'est le prochain chapitre dans l'histoire d'Apple" , a affirmé le directeur général du groupe, Tim Cook, en présentant l'appareil. Ce dernier devait y prouver que la marque à la pomme n'avait pas perdu sa capacité à innover en même temps que son prédécesseur, l'emblématique patron fondateur Steve Jobs, décédé en 2011.

En un clin d'oeil à Steve Jobs, Tim Cook a repris sa formule devenue légendaire, "encore une chose" , pour introduire la montre. Elle est décrite comme "l'appareil le plus personnel que nous ayons jamais créé" .

Elle sera disponible début 2015 avec deux tailles d'écrans tactiles et toute une série de bracelets interchangeables. Elle sera aussi équipée de capteurs permettant de surveiller le pouls de celui qui la porte et ses mouvements, ce qui permettra de l'utiliser pour évaluer sa forme, a souligné le vice-président d'Apple chargé du design, Jonathan Ive.

Poignet courtisé

La question secoue le landerneau horloger suisse: est-elle un concurrent? "Ce produit prétend occuper un territoire que l'horlogerie suisse occupe, le poignet" , constate Kalust Zorik, conseiller en management et spécialiste en marketing horloger. "Du coup, il y a trois prétendants pour deux poignets", rigole-t-il. "Est-ce que les gens vont porter une montre, un bracelet et avoir un iPhone? Je ne le sais pas. Mais, il n'y a pas de danger pour les montres classiques." , poursuit-il.

Le haut de gamme, a priori, peut dormir sur ses deux oreilles. "A 375 dollars (environ 325 francs) et avec les fonctions qu'ils proposent, c'est une menace pour les montres économiques" , précise Kalust Zorik. " D'abord pour les Chinois et les Japonais. " Et les Suisses? "Une petite menace pour l'entrée de gamme" , relève-t-il. A son avis, des marques fashion comme Diesel, Dolce Gabbana ou encore Tommy Hilfiger "seront les premiers touchés, y compris la Swatch et la T-Touch de Tissot" .

L'Apple Watch s'inscrit en effet dans un secteur - les montres dont le prix public n'excède pas 1000 francs - qui représente environ 13% de la valeur que produit l'horlogerie suisse (au total 21,8 milliards de francs à l'exportation en 2013).

Propriété de Swatch Group, la marque locloise Tissot est un poids lourd de ce segment. L'an dernier, elle a produit plus de 4 millions de pièces, soit 15% du volume de montres produites en Suisse.

Son chiffre d'affaires dépasse le milliard de francs. Elle ripostera à l'offensive d'Apple. Selon son président François Thiébaud, la société lancera une montre connectée via Bluetooth l'an prochain. Il n'en dit pas davantage.

Kalust Zorik perçoit encore un autre danger. " Ç a va retarder un peu l'entrée de la jeune génération dans l'horlogerie suisse. Si avant les gens portaient une montre à 24 ans ce sera peut-être à 32 pour passer du gadget au garde-temps. J'espère que les entreprises vont bouger."


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