Un label, récemment obtenu, récompense les efforts de la commune pour favoriser la biodiversité végétale et animale sur le site de Beausobre.
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"Ce label atteste du bien-fondé de notre travail, qu'il met en valeur. Il dit que nous sommes dans le juste. " Responsable des Espaces publics morgiens, Stanley Mathey commente, avec satisfaction, le label Nature et économie, récemment décerné, par la fondation éponyme, au site de Beausobre. Un diplôme, qui orne désormais le bureau de la direction du théâtre, mais que Stanley Mathey et le municipal Jean-Jacques Aubert, à la tête du dicastère Infrastructures, Energies et Espaces publics (IEEP) exhibent avec fierté.
Attribuée à des projets en lien avec une activité économique (ici la salle de spectacles et le restaurant), cette distinction exige un aménagement naturel sur un minimum de 30% des terrains concernés, soit près de 19 000 m 2 d'une parcelle de 5 hectares et demi. Concrètement, il s'agira de privilégier les prairies naturelles, fauchées pas plus de deux fois dans l'année, la plantation d'arbres et d'arbustes indigènes, et de renoncer à l'emploi d'engrais et de produits phytosanitaires: fongicides, insecticides, herbicides sur l'ensemble du périmètre.
"La fin du parc tip-top propre en ordre"
L'obtention du label apporte une caution écologique à la pratique différenciée, mise en oeuvre depuis une dizaine d'années, par les Espaces publics. Lourdement sollicités, les terrains de foot du Parc des Sports réclament, ainsi, semis de gazon, passages de tondeuses et arrosages fréquents. D'autres lieux requièrent un suivi moins marqué. C'est le cas, entre autres, du cimetière, où les secteurs de tombes désaffectées se prêtent bien à recevoir un pré fleuri, ou divers talus. L'an passé, sans compter Beausobre, plus de 2000 m 2 de sol ont été rendus à la nature, chiffre qui devrait être égalé en 2014. Beausobre, par rapport à d'autres endroits, créés entièrement à neuf, existe depuis vingt-cinq ans , rappelle Stanley Mathey. " Dans le public, certains pensent peut-être que les jardiniers sont payés à ne rien f..., mais, en une dizaine d'années, on est passés du tip-top propre en ordre, à un parc moins léché et plus spontané." En témoignent les herbes qui poussent au pied de rosiers ou pointent entre les pavés du revêtement de sol, voire au pied des collèges... Contrairement à ce qu'on pense, les soins donnés à un site "naturel" ne prennent pas moins de temps que ceux donnés aux terrains de sport... Sur ceux-ci, l'herbe, broyée, reste dans le sol, le foin de prairie étant, lui, récupéré, donné à un paysan ou composté.... la situation se reflète, en conséquence, sur les coûts, " ni en hausse, ni réduits, mais stabilisés." Chargée de piloter la commune dans un projet initié par la commission nature dont elle est elle-même membre, Nicole Graber, représentante de la Fondation Nature et économie, se réjouit de ce qu'elle a vu, à sa dernière visite en date. " Beausobre a beaucoup de qualités, il y a certes un mieux à apporter, surtout dans les espèces non indigènes. On ne va, bien sûr, pas tout ratiboiser, compte tenu de l'historique. "
Un pré fleuri pour l'EMS
Légers et peu onéreux, les changements sont faciles à mettre en place: un tas de bois qu'on laissera pourrir pour accueillir animaux et végétaux: des insectes aux champignons, en passant par les petits mammifères. Le cas échéant, certaines plantes envahissantes, indésirables, devront être arrachées: avant tout le buddleia, ou arbre à papillons, ou les laurelles, aux innombrables repousses, nées de graines disséminées partout par les oiseaux. Surtout, le concept est évolutif, le label est octroyé pour trois ans, reconductible. On ne devrait, de fait, pas en rester là. Le futur EMS en cours de réalisation, à l'arrière de la parcelle, comporte, là encore, un champ fleuri, inclus déjà au stade de la mise à l'enquête du projet.
MARTINE ROCHAT