Trois Africains comparaissent pour avoir dealé. Leur fournisseur était installé dans une villa du village.
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Depuis sa villa qu'il louait à Commugny, un Nigérian sans autorisation de séjour collectait de la cocaïne acheminée par plusieurs mules venues d'Espagne et de Grèce. Les dealers venaient s'approvisionner chez lui, avant de redistribuer leur produit dans les villes de Genève et Lausanne. " Il n'y avait pas de trafic dans les rues du village ", précise le procureur Pascal Gilliéron.
Lors de leur perquisition au domicile de ce Nigérian le 24 août 2013, les policiers ont saisi 4,34 kilos de cocaïne. Arrêté et incarcéré, ce prévenu sera jugé par une Cour criminelle d'ici à la fin de l'année. Le lendemain de son arrestation, les policiers ont réussi à intercepter trois dealers qui venaient se réapprovisionner chez lui.
Le premier, un Nigérian de 27 ans sans autorisation de séjour en Suisse, a été arrêté avec une masse de stupéfiants correspondant à 157,8 grammes de cocaïne pure. Son complice, un Guinéen de 21 ans également sans permis de séjour en Suisse, était en possession de 226,3 grammes de cocaïne pure, alors que le troisième, un Nigérian au bénéfice d'un passeport grec, était en possession de 19,1 grammes de cocaïne pure. Tous trois "travaillaient" dans les rues de Lausanne principalement, et ce depuis mars 2013 au moins. Le troisième accusé, marié à une Grecque, a envoyé dans son pays d'origine et en Grèce un montant minimum de 15 780 francs provenant des bénéfices tirés de ses ventes de drogue.
Les accusés ont déjà purgé leur peine ferme
Le procureur, par le biais d'une procédure simplifiée acceptée tant par la Cour correctionnelle que par les prévenus, a requis des peines allant de 30 à 35 mois de prison ferme, avec des sursis allant de 20 à 24 mois. Les prévenus sont donc ressortis pratiquement libres du tribunal, puisque la majeure partie de leur peine a déjà été effectuée sous forme de prison préventive.
Le procureur a également précisé, dans cet accord, qu'aucune indemnité pour avoir été emprisonnés plusieurs semaines à la Blécherette, dans des conditions qui ne sont pas conformes aux droits de l'homme, ne leur soit octroyée. Un récent arrêt du Tribunal fédéral leur accorde, dans ce cas, jusqu'à 50 francs par jour d'indemnité.
Le jeune Guinéen de 21 ans a demandé à être renvoyé dans sa patrie. Il sera transféré à Saint-Gall, canton où il avait déposé une demande d'asile, qui se chargera ensuite d'organiser son renvoi. En procédure simplifiée, il n'y a pas de recours possible.
DOMINIQUE SUTER