Après avoir commencé sa carrière musicale par mourir (Dying était le nom de son groupe formé à l'adolescence), Yves Zbaeren ressuscita, et plus d'une fois. The Red Ants, Taboo, DeLaSar, The Treatles ou Maladie Honteuz sont les groupes derrière lesquels il s'est et, pour certains, se produit encore. Mais ce soir, à 20h15 sur la grande scène placée à quelques pas de l'Auditorium Stravinski, c'est sous le nom d'Yves Z, dans le cadre du festival off du Montreux Jazz, que jouera cet habitant de Denens. A un peu plus de 24 heures de son concert dans le cadre de Music in the park, ce Vaudois ouvre les portes de sa maison, voisine du château.
Avec Maladie Honteuz et Yves Z, vous chantez en français, alors que c'est l'anglais qui est utilisé par Taboo et DeLaSar. Y a-t-il des thèmes plus faciles à raconter dans l'une ou l'autre des langues?
Non, je ne crois pas. Ce qui me plaît, c'est la mélodie de la langue. En français, il y a des sons, les "que" "te", par exemple, qui sont plus difficiles à placer. Parfois l'anglais est plus doux. Je trouve que le rock en français est moins évident. Cela dit, en réécoutant ce que nous avons produit avec Maladie Honteuz, je trouve que cette langue s'y prête aussi. Après, c'est la manière dont on habille le texte qui fait la différence. Pour moi, la musique est primordiale. Je suis d'abord un musicien et ensuite un chanteur.
N'avez-vous pas peur de vous perdre dans vos différents styles et groupes?
Non, au contraire, il faut ne pas avoir peur de se perdre dans la vie. Pour moi cet aspect est très important. C'est un peu classique, mais je trouve la phrase qui dit "se perdre pour se retrouver" très pertinente. Avant de sortir un CD, oui, je me suis à chaque fois perdu. J'aime vraiment bien cette idée... Se perdre pour se remettre en jeu, mais avec discernement. Un jour, une amie m'a dit qu'il faut prendre le risque de produire une mauvaise chanson, et d'avoir l'esprit pour la reconnaître et l'enlever de la liste.
Montreux, ce n'est pas la première fois que vous y jouez, qu'est-ce que ça vous fait d'y retourner?
Effectivement, avec Taboo nous nous sommes produits au Montreux off, puis au Miles Davis Hall. Cette fois, nous serons dehors et je trouve très chouette de faire partie d'un ensemble. Cela donne de l'écho au disque que j'ai sorti en février. La musique devient intéressante quand elle est vivante. Là, nous serons six sur scène pour 75 minutes de concert. J'espère juste que la météo sera de la partie. FMO