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Quand le passé refait surface: aubaine ou fardeau financier?

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Le chantier de rénovation d'un bâtiment a mis au jour une centaine de tombes datant du Moyen Age.

"Ils sont tombés sur un os" , raconte mi-figue mi-raisin Philippe Besson, syndic de Mollens. Les ouvriers oeuvrant sur le chantier de rénovation du bâtiment de la Forge ont fait une découverte étonnante en février: en creusant, lors de la préparation du sol pour la pose du radier, ils sont tombés sur des ossements et des pans de murets qui pourraient indiquer la présence d'un ancien cimetière.

Il faut dire que La Forge, qui a été construite au XVIII e siècle, est située en contrebas de l'église Saint-Jacques - site clunisien. Le chantier, qui devait voir la réalisation de deux appartements, a aussitôt été stoppé en attendant la suite. Des investigations plus fines ont été menées sous la haute surveillance d'une entreprise spécialisée. Le sol a été dégrappé avec soin à environ un mètre de profondeur. Le verdict des archéologues cantonaux, après les premières analyses, est tombé: une centaine de tombes, dont les dates s'échelonnent entre le VIII e et le XI e siècle, gisent sous la maison et alentour, sur plusieurs niveaux. "En fait, les dates sont très approximatives: ce sont des constatations visuelles qui ont permis de déterminer que les tombes représentent différentes tranches temporelles. Seuls les travaux d'analyse permettront de valider ces hypothèses" , explique le syndic.

La loi stipule que les découvertes archéologiques doivent être protégées, sans spécifier ni la manière (les tombes resteraient-elles sur le lieu de leur découverte ou seraient-elles dans un dépôt des biens culturels?) ni le mode de financement. Le syndic a précisé que le " découvreur" a toutefois droit à une indemnisation, dont le montant n'est pas connu.

Financement en suspens

"En accord avec l'archéologue cantonale et l'architecte, nous souhaitons que des fouilles soient menées afin d'élargir les connaissances de la région. Mais la commune seule ne peut pas supporter ces frais" , a expliqué la municipale Nicole Mayor, lors du Conseil général de jeudi. "Cela nous permettrait certes de mettre au jour une partie de l'histoire de la commune: en avril 1798, un incendie détruisit 48 maisons, l'église, ainsi que toutes les archives du village qu'elle contenait. Nous sommes conscients de l'importance historique et archéologique de cette découverte, mais le devis pour le travail archéologique fait état de 300 000 francs (fouilles, analyses ADN, notamment, et documentation), soit 1100 francs par habitant. L'investissement est disproportionné par rapport à la taille de notre commune" , a relevé le syndic.

Les autorités ont déjà fait des demandes de subsides auprès d'organismes privés, du Canton et de la Confédération. Pour l'heure, le sort des tombes est suspendu à ces réponses. JOL


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