Le Grand Conseil a voté les crédits pour le Pôle muséal.
Le Grand Conseil vaudois a accordé mardi un crédit de 30,6 millions pour la construction du Musée cantonal des Beaux-Arts (mcb-a) à Lausanne. Il a aussi voté un crédit d'études de 12,9 millions pour l'implantation sur le même site du mudac et du musée de l'Elysée, ainsi que 400 000 francs pour le réaménagement du Palais de Rumine.
Les trois volets du projet, prévu dès 2017 près de la gare de Lausanne, ont été acceptés à la quasi-unanimité lors des votes. De rares voix critiques se sont fait entendre.
Conformité énergétique en question
Lors de la discussion sur le décret de 30,6 millions pour la construction du mcb-a sur le site des anciennes halles aux locomotives, le député Jérôme Christen (PDC-Vaud libre) s'est insurgé contre le flou régnant autour de l'efficience énergétique du bâtiment. Le fait que le bâtiment sera minergie B-éco n'a pas été confirmé, a-t-il dénoncé. Selon lui, le bâtiment pourrait ne pas être conforme à la loi sur l'énergie.
Le chef du Département des finances Pascal Broulis s'est efforcé de le rassurer. "On accorde une somme pour pouvoir construire un bâtiment. On n'achète pas un produit fini, avec un label a, b, c, d, e,. Le projet va évoluer, tout comme les technologies et le choix de matériaux" , a-t-il noté. Le député a demandé une motion d'ordre afin de renvoyer le projet en commission et d'éclaircir ce point. Il n'a pas été suivi.
Calibrer le crédit d'études
Au total, le mcb-a a est devisé à 83 millions de francs, dont 14 millions pour les crédits d'étude. La ville de Lausanne mettra cinq millions et les privés devraient engager 34 millions.
S'inquiétant de l'avenir des finances publiques, le Vert'libéral Jacques-André Haury (Vert'libéral) a, lui, demandé un peu de distance lors de la discussion sur le deuxième projet de décret, destiné aux nouvelles constructions du Musée de la photographie et du mudac sur le site du pôle. Il a proposé de ramener le crédit d'études de 12,9 millions à 9,5 millions, estimant qu'il était un peu tôt pour accorder des montants à la mise en soumission.
Réceptions à l'Elysée
"De l'avis des donateurs potentiels, il faut venir avec trois crédits d'ouvrage et réaliser le 100% de l'objectif d'un seul tenant" , a répondu la cheffe du département de la culture Anne-Catherine Lyon. " Il faut garder le rythme pour afficher cette volonté. Les mécènes sont dans les starting-blocks et attendent des signaux forts" , a ajouté la ministre. Au vote, la proposition du Vert'libéral a été rejetée.
Le PLR Philippe Vuillemin a fait une remarque sur le sort de la maison de l'Elysée: avoir dit qu'elle ne serait plus accessible au public une fois le musée déplacé peut provoquer des réactions épidermiques. Les Lausannois ont mal compris. Il vaut mieux s'occuper de la gare et décider ensuite de l'utilisation de ce bâtiment, a-t-il suggéré.
Le but ce n'est pas de fermer cette maison, mais de l'ouvrir le plus possible, et de l'utiliser comme aujourd'hui comme lieu de réception, de travail, a répondu Pascal Broulis. Les jardins seront ouverts, la nuit de la photo conservée, le lieu ne sera pas réservé à une élite quelconque, a-t-il assuré.
Rumine pas oublié
Enfin, le montant de 400 000 francs consacré au Palais de Rumine a passé la rampe facilement, même si certains députés l'ont trouvé un peu faible. Il servira à réaliser des préétudes, a relevé Mme Lyon. Il est bien de ne pas avoir oublié Rumine, comme cela a été le cas dans le précédent projet de Bellerive, a noté le PLR Marc-Olivier Buffat.
Le deuxième débat a été mené dans la foulée sans apporter de changement. Le Parlement a ainsi donné son aval aux trois décrets qui totalisent 44 millions.
Sur les bons rails
Pour le directeur du Musée cantonal des Beaux-Arts, Bernard Fibicher, un pas énorme a été franchi ce mardi. Unique en Suisse, le pôle muséal permettra au mcb-a de mieux se positionner avec une exposition permanente et de mieux définir son identité avec entre autres sa collection de 54 oeuvres de Valloton.
"Le train est sur les rails. Il faudrait un accident majeur pour qu'il n'arrive pas en gare" , s'est réjoui le syndic de Lausanne Daniel Brélaz. Un référendum est toujours possible, mais avec la majorité écrasante que le projet a obtenu au Grand Conseil, il y a peu d e chance, a-t-il estimé en conclusion. ATS