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Un marché où tout était gratuit

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Le collectif utopique Entropia lutte à sa manière contre le consumérisme .

Plus de renseignements sur:

www.entropia-nyon.ch/blog

info@lacote.ch

"Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. C'est même de cette façon que cela s'est toujours produit" . Cette devise, une citation de l'anthropologue américaine Margaret Mead est devenue celle de l'association nyonnaise à but non lucratif "Entropia", née en novembre 2012. Un collectif qui se donne pour objectif de construire un monde meilleur, dans un premier temps dans la région nyonnaise, basé sur des valeurs à la fois humanistes, écologiques et sociales. "L'agriculteur écologique et penseur Pierre Rabhi est l'un de nos mentors" , précise Obeida Aly-Obeida, membre actif depuis quelques mois.

La charte du collectif, encore en préparation, porte en exergue: "Lieu d'expression, d'expérimentation et d'inspiration des citoyens-artisans d'une société conviviale, basée sur l'harmonie entre les êtres humains et aussi entre les humains et leur environnement" . Vaste programme pour une association qui compte à ce jour six membres actifs et une cinquantaine de membres de soutien! Toutefois, se gardant bien de tomber dans le piège de la rêverie stérile, le collectif reprend à son compte une citation d'Erich Fried déjouant tout scepticisme: "L'utopie signifie simplement ce qui n'a pas été encore réalisé" . Affirmation que le collectif reprend dans son programme qui mise beaucoup sur la réalisation d'actions concrètes dans la ville de Nyon. "A notre échelle, on peut agir sur l'environnement proche, on essaie de faire avancer les choses", explique Fabien Jaccard, l'un des sept membres fondateurs d'Entropia.

Une disco-salade en préparation

L'idée est en effet de créer des événements dans un esprit d'entraide et de consommation collaborative, dans la même lignée que les concepts de covoiturage et de buffets canadiens. Ainsi, la soupe de Noël servie le 24 décembre dernier en plein centre de Nyon, ou "l'armoire ouverte" organisée en octobre dernier, permettant un échange de livres. Plus récemment, le collectif s'est fait connaître pendant le Festival du Film Vert, en organisant des discussions à l'issue de la diffusion des films. Approuvé par la ville de Nyon, "Entropia" collabore régulièrement avec celle-ci. "La ville de Nyon nous a proposé, comme l'an passé, d'animer la journée verte nommée "la nature en ville", qui aura lieu le 24 mai. Nous ferons une disco- salade, c'est-à-dire que nous préparerons une salade, sur un fond musical, à base de légumes non calibrés, impropres à la vente" , annonce M. Obeida.

Dans ce même esprit anticonsumériste a eu lieu dimanche dernier dans le quartier du Boiron la première "gratiferia" nyonnaise, un marché totalement gratuit. Le concept, d'origine argentine, a été importé récemment en Europe et a été expérimenté déjà dans plusieurs villes romandes. Il a pour principe la lutte contre le gaspillage et la création d'un lieu convivial. Sous un soleil radieux, quelque quinze exposants de tous âges ont ainsi étalé à même le sol des objets dont ils ne voulaient plus, vêtements, articles pour bébés, livres, vaisselle, dans une ambiance détendue. Peu habitués à ne pas ouvrir de porte-monnaie, la plupart des passants n'a pu s'empêcher de demander poliment la permission d'emporter tel ou tel objet. "Un marché gratuit, cela fait tellement de bien, dans une société où tout se paie" , s'exprimait un Nyonnais venu par hasard.

Les réunions des membres du collectif ont lieu sous la forme de "buffets utopistes", dans une arcade de la rue Neuve. Au cours d'un repas partagé, des propositions individuelles sont émises, entendues, puis discutées. " Nous sommes un peu le cercle des poètes disparus", souffle M. Obeida.

L'un des prochains projets d'"Entropia" consiste en l'organisation d'un stage formatif en communication non-violente, ouvert à tous. Celui-ci aura lieu le 29 mars et le 3 mai, sous l'égide d'un formateur professionnel. "Travailler à un monde meilleur, en particulier à un projet de société implique de regarder le problème de manière systémique" , explique très justement Julie Dumartheray, membre du comité du collectif.


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